Les six principes fondamentaux que vous ne trouverez pas ailleurs pour cultiver vos légumes en balcon

. Ces principes nous viennent de notre propre expérience: quoique satisfait de nos résultats, il nous semblait parfois que nous étions loin de ce qu'on pouvait voir sur les sites et magazines de jardinage

• principe de base n° 1: fabriquez un châssis improvisé! Planter en balcon (ou en terrasse), contrairement à ce qui vient naturellement à l'esprit, ce n'est pas cultiver en pleine terre. C'est, finalement, une sorte de culture de semis; la culture de semis est la technique qui consiste à faire germer les graines à l'intérieur et faire pousser la plante jusqu'à obtenir un plant du type de ceux qui sont vendus dans les jardineries, lequel plant est transplanté en pleine terre où il continuera de croître. La technique peut être certes utilisée pour la culture en balcon, la transplantation se faisant dans le contenant utilisé. Cette option demande, cependant, que vous disposiez, à l'intérieur, d'un emplacement chaud et ensoleillé et que vous y ayiez suffisamment de place pour tous les plants que vous projetez de cultiver, ce qui n'est pas forcément fréquent en appartement. Certains légumes, par ailleurs, supportent mal une transplantation. Si vous n'avez ni l'espace ni la lumière suffisants en intérieur, il faudra donc que vous démarriez vos plantations directement dans les pots de balcon; dans ce cas, la température ne sera pas nécessairement adéquate ni vous disposerez de suffisamment de jours ensoleillés. La seule option serait donc de trouver sur le marché des châssis protecteurs spécial culture de balcon, ce qui n'est pas le cas -sauf des serres démontables en plastique qui nécessitent une place suffisante. Aussi une bonne technique est tout simplement d'utiliser du film plastique de type plastique de jardinage transparent pour forcer les plants pour improviser un tel châssis. On assujetira le plastique au pot par un élastique de taille et force suffisantes. On découpera le film plastique d'une dimension telle qu'il puisse former un espace suffisant pour permettre la croissance des plants (voir l'illustration). Cette technique s'adapte à tout type de légumes cultivés à partir de graines. On commence par garder le châssis fermé (sauf un peu d'aération y compris la nuit). Le temps donc la météo avançant, la croissance du légume se fait; on ajuste alors l'ouverture du châssis: les jours de beau de temps, on découvre de plus en plus mais on referme encore la nuit. On finit par découvrir chaque jour et recouvrir, avec une forte aération, la nuit et, enfin, la croissance du légume bien avancée (on dépasse alors l'aspect que le légume peut présenter en plant vendu en jardinerie), on enlève le châssis. NB: si vous tenez à la patine à la mode pour vos pots, vous pourrez veiller à ce que le cache plastique ne laisse passer la "transpiration" du châssis voire l'eau d'arrosage ou l'engrais que de façon acceptable

  un châssis simple permet de protéger les semis puis le plant. cliquer vers une vue de comment fabriquer un châssis

• principe de base n° 2: semez profond et semez beaucoup! Les conseils, que l'on trouve sur les sachets de graines, concernant comment semer les graines du légume, indiquent des valeurs pour semer en pleine terre. Or, en balcon, on sème en contenant. Un contenant contient moins de nutriment que la pleine terre et l'expérience montre que si l'on respecte les profondeurs de plantation données sur les sachets pour la pleine terre, on n'obtient que des légumes qui "filent": les cotylédons (les feuillules qui apparaissent en premier et tirent la plante hors du sol) montent trop haut et fragilisent la croissance; la tige est trop fine et ne peut pas réellement croître. L'exemple type est les radis: les feuilles et le collet (la base des feuilles) montant trop haut, elles entraînent une partie de la racine et donc il ne reste pas assez de celle-ci en terre pour permettre une vraie croissance du radis. Donc, il faut planter les graines profond, profondeur qui viendra avec l'expérience (un peu moins pour les plus grands pots de terre). Par exemple, pour des radis, visez peu loin du fond du pot et moins pour les autres légumes. Et surtout, respectez ce principe de profondeur même si les conditions météo ne sont pas les mêmes d'une saison à l'autre. Quand vous avez trouvé la bonne profondeur pour une variété de légume, tenez-vous y. De plus, il semble qu'il faille ne pas hésiter à semer beaucoup comparé à la quantité de graines qu'on utiliserait en pleine terre. Et ce pour les mêmes raisons que précédemment: la moindre richesse du substrat; là aussi, ce sera l'expérience qui vous guidera (quelle quantité de telles graines pour telle dimension de contenant, mais ne pas lésiner); on pourra nuancer pour ce qui est des légumes qui se plantent en poquets -on place 5-6 graines dans des trous espacés- comme les concombres ou les melons: dans ce cas, on ajoutera quelques graines par rapport au nombre prescrit, la profondeur selon nos conseils mais au lieu de la distance -importante- d'espacement entre les trous, on resserrera ceux-ci (par exemple, trois ou quatre trous dans un pot de 25cm)
• principe de base n° 3: utilisez de l'engrais! Il ne faut pas hésiter à utiliser de l'engrais. En pleine terre, en effet, les nutriments sont plus importants naturellement et on peut n'utiliser que peu d'engrais ou pas du tout (sauf au moment de la fumure du sol, l'ajout d'engrais naturel ou chimique pour favoriser le renouvellement de la terre, lorsqu'on la bêche en fin de saison). En contenant sur balcon, même avec un mélange terre de jardin-terreau, la terre n'est pas aussi riche en nutriments. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser de l'engrais. Personnellement, j'utilise de l'engrais liquide pour légumes qu'on ajoute à de l'eau d'arrosage; généralement je fais attention à éviter trop de concentration dans les légumes. Le choix d'engrais bio est, bien sût, une affaire de choix personnel. J'attends habituellement quelque temps avant d'ajouter de l'engrais à l'eau d'arrosage pour des légumes plantés en graines et vers une semaine au minimum une fois replanté un plant acheté en jardinerie ou provenant d'un travail de semis en intérieur: en effet, l'engrais peut brûler les graines qui germent, ou les racines. Les "mycorhizes" peuvent également suppléer la moindre richesse des substrats en contenants; les mycorhizes sont des champignons microscopiques qui, dans la terre de jardin, s'associent aux racines des plantations et favorisent la nutrition de celles-ci. Les mycorhizes se trouvent désormais dans les jardineries sous forme de suppléments à ajouter lorsqu'on installe des plants dans un contenant, ou des graines; on peut aussi, sur un légume en place saupoudrer dans quelques trous autour de ce dernier et arroser (l'eau drainera la mycorhize à destination des racines). L' ajout de mycorhize a un effet sur la croissance des légumes, peut alléger la quantité d'eau d'arrosage ainsi que l'utilisation d'engrais
• principe de base n° 4: binez profond! Biner, c'est aérer la terre autour d'un plant; au jardin, par exemple, on utilise la partie pointue du piochon pour casser la croûte de terre dure qui se forme au fur et à mesure des arrosages ou de la pluie. En balcon, l'idée est la même mais, en plus de casser la croûte autour du plant (attention: ne pas abîmer la tige du légume vu la moindre place dont on dispose en culture en pot), il va falloir, ensuite, ne pas hésiter à biner profond. On prend soin, alors, de n'attaquer les racines du plant que raisonnablement et fonction du légume: par exemple, on visera de biner entre les radis ou, pour un pot de fraisiers, entre les plants. En général, binez aussi le long des parois du pot (sans les abîmer). Le proverbe dit qu'"un binage vaut deux arrosages"; il permet de ne pas laisser la terre se compacter autour de la culture et donc de mieux aérer le sol, ce qui est bénéfique à la plante, l'air se mêlant au sol. L'opération est semblable en cas de fortes pluies: un binage de ce type aide à assécher le sol. Plus la touffre racinaire (le groupe de racines) va s'étendre, plus il faudra être prudent pour ne pas abîmer les racines . Au jardin, le binage pour éliminer de mauvaises herbes (quasi inexistant sur balcon) s'appelle du sarclage et peut nécessiter un outil différent (quelques mauvaises herbes cependant peuvent se voir, sans doute apportées par des oiseaux et est signe, finalement, de bonne santé de la terre du contenant)
• principe de base n° 5: utilisez des variétés remontantes! Chaque fois que le type de légume le permet, choisir une variété "remontante". Une variété remontante est une variété qui produit régulièrement tout au long de la saison (elle produit un maximum au moment du pic de production du type de légume mais elle produit aussi -mais moins- de part et d'autre). Cette caractéristique est donc particulièrement adaptée à la culture en balcon du fait qu'on ne dispose que de peu de plants d'une même sorte de légume et donc de peu de quantité de récolte. En jardin, on dispose de plus de plants de chaque légume, ce qui permet, en échelonnant la plantation, d'échelonner la récolte. Certaines variétés de salade remontante, cependant, peuvent nécessiter un deuxième voire troisième plantation. Certains légumes ne possèdent pas de variétés remontantes (radis par exemple)
• principe de base n° 6: arrosez vers midi! Pour la culture en pleine terre, on conseille généralement d'arroser le soir: les plantes ont alors la nuit pour en profiter. En balcon, mon expérience m'a prouvé qu'il est préférable d'arroser aux alentours de midi ou du midi au Soleil: il semble que la lumière de l'après-midi, en échauffant les contenants et le substrat, fait que l'apport d'eau se combine à cette tiédeur et favorise le développement des plants -sans doute via les racines- et que la nuit qui vient ensuite permet le repos de la plante. Le principe peut être atténué fonction de la pratique: il est possible qu'un balcon exposé Sud permette plus facilement la pratique de jardin. D'une façon générale, le retour à l'arrosage le soir est bénéfique pendant l'été: les plants profitent d'une nuit entière pour se rafraîchir et pour s'hydrater (en cas de chaleur forte, on peut être obligé de rajouter de l'eau dans l'après-midi). Enfin, l'arrosage se fait au bas de la tige et pas sur les feuilles (ce sont les racines surtout qui apportent l'eau); évitez aussi le sur-arrosage qui risque de faire pourrir les racines par trop d'humidité (un proverbe de jardinage dit qu'en arrosage "Mieux vaut moins que trop"). Un arrosage correct se mesure à l'eau qui finit par submerger -raisonnablement- la surface entière du pot -ce qui peut être moins vrai pour d'autres contenants. Par ailleurs, mieux vaut un seul arrosage important plutôt que plusieurs arrosages légers fréquents